La page blanche, angoisse ou champ des possibles ?
La pression est forte. La tension est palpable.
Plus d’excuses.
Aujourd’hui, j’ai des heures devant moi pour écrire.
Ce temps je le voulais, le voilà, et je ne peux plus me cacher derrière son manque. Hors de question de ne pas le mettre à profit.
C’est maintenant ou jamais. A moi de jouer.
Et pourtant…
L’inspiration ne s’est pas levée en même temps que moi ce matin.
Je sais qu’il faut écrire chaque jour même si on a l’impression de n’avoir rien à dire, même en l’absence d’idée lumineuse à l’horizon.
Il paraît que « l’appétit vient en mangeant », j’espère que l’inspiration vient en écrivant.
Car comme j’aime à le répéter aux oreilles parfois un peu sourdes à l’art, écrire est un travail à part entière et ceux qui diront le contraire n’auront jamais tenté d’écrire la moindre ligne un jour où l’inspiration était en berne.
Ce matin, c’était ainsi. Il fallait que je me force, même si le terme est sans doute trop fort. Ecrire n’a jamais été et ne sera jamais une corvée, mais même quand les idées se couchent moins facilement sur le papier, il faut persévérer.
Certains jours, on se sent moins efficace, moins rapide, moins en phase avec notre facilité naturelle à communiquer des idées. On a aussi le droit d’être moins reposés, donc moins patients, ou tout simplement ne pas avoir l’envie même si on adore son travail.
Quand on est plutôt perfectionniste, outre l’inconfort qu’elle crée, cette situation peut générer de l’angoisse.
« Je dois terminer mon chapitre avant ce soir. » « Je dois parfaire mon article pour demain matin et il est déjà 19h… » « Je dois finaliser ma présentation » (parfois pour hier !)
Parce que ce constat est valable pour toute activité professionnelle. En entreprise, ce n’est jamais simple non plus. Perte de temps, perte d’argent. Compétitivité, stress assuré.
Des exemples, il en existe des centaines.
Nous sommes cependant inégaux dans la réaction que cette crainte de ne pas réussir provoque en nous.
Certains sont boostés par l’urgence, d’autres en revanche sont paralysés par la peur de ne pas réussir à accomplir ce qu’ils souhaitent dans le délai imparti.
Pour ma part, je me donne le droit de faire une courte pause. Pas une pause qui se transformera en longues heures perdues, ce serait complètement contre productif, mais une pause constructive.
M’évertuer à rester assise un stylo à la main ne m’aide pas. Je cherche toujours à m’aérer l’esprit.
Me plonger dans quelques pages d’un livre pioché dans ma bibliothèque selon l’envie du moment, griffonner sur un carnet, boire un café chaud, sortir prendre l’air et envoyer un message à une amie.
Tout ce qui me permet de déconnecter pour penser différemment, pour mieux me reconnecter à mes idées.
Comme la météo en montagne, mon état d’esprit peut alors changer en une fraction de seconde, et une association d’idées salvatrice survient sans crier gare.
Je ne sais parfois ni pourquoi ni comment mais la magie opère à nouveau.
Tout à coup, la motivation réapparaît, la fluidité des idées, l’évidence des concepts.
Et dans toute activité professionnelle, c’est le même processus.
Chacun a ses propres astuces pour débloquer une situation. Il suffit de bien se connaître, et de savoir identifier quels leviers personnels activer pour se remettre en mouvement.
Tout redevient alors simple et limpide, souvent accompagné d’une meilleure clarté d’esprit.
D’où l’intérêt parfois de s’accorder des pauses qui nous correspondent, même minimes, pour pouvoir mettre l’esprit en repos, et ouvrir à nouveau plus sereinement la boîte à idées.