Bleu azur, vert sapin, jaune citron, gris souris, noir corbeau, blanc comme neige…

Avez-vous remarqué que nous avons tendance à associer les nuances de couleurs à la faune et à la flore et de manière plus générale à la beauté des éléments ?

Ironie du sort saisonnière, l’automne est la vitrine des couleurs chaudes par excellence.

Reflets dorés, orangé lumineux, rouge flamboyant qui réchauffent les esprits, quelle illustration plus naturelle que le « land art », tellement propice à faire parler les couleurs en cette saison…

Ces œuvres d’art éphémères réalisées à partir d’éléments naturels : feuilles tombées à terre, branchages, graines, cailloux, pierres, marrons, noisettes, glands et pommes de pin sont un terrain de jeux inépuisable et source d’une inspiration jamais en berne.

Elles demeurent souvent très colorées, et varient en fonction de l’humeur du jour de ses créateurs petits ou grands.

Si cette façon d’utiliser les éléments que la nature nous offre me plaît et m’interpelle, c’est parce qu’il suffit d’observer, d’avoir une idée de création en un instant précis, de la retranscrire et pouvoir la transmettre presque instantanément.

C’est simple, fluide, naturel, sans fioriture.

Comme l’écriture, ce mode d’expression artistique brut est un vecteur d’émotions.

En ces temps troublés, incertains et d’une triste et rare violence, il me semble plus que jamais salutaire, sans naïveté aucune, de continuer à voir le beau en toute circonstance, de s’employer à le capter chaque jour dans le plus infime détail d’un quotidien surchargé même s’il ne veut pas se laisser apprivoiser, de toujours le dénicher même s’il est bien caché.

Non, mettre des couleurs dans nos vies n’est pas futile.

Colorer le monde, c’est juste tenter de conserver une manière positive de voir la vie.